Buda et Pest, de part et d’autre du Danube.

En Hongrie, le plus dépaysant c’est la langue. Quand on ne comprend plus un mot (*) c’est que l’on est arrivé. Le Hongrois se situe quelque part entre le Turc et le Finnois, voire même le Basque. Ni Latin, ni Slave, ni Anglo-Saxon, tel est le Magyar. Quelques mots d’Allemand, c’est ce que l’on pouvait espérer de mieux d’un passant, les choses ont dû changer, mais à Budapest l’adage “Hongrois Hongrois et puis on se trompe” est tellement vrai, que l’autochtone bienveillant préfèrera faire quelques pas à vos côtés pour indiquer une direction plutôt que de se lancer dans d’opaques palabres et voir votre visage médusé subir les affres du doute.

On avait coutume de dire que la Hongrie  était “la cabane la plus gaie du bloc de l’est”. Après l’insurrection de 1956 et la “normalisation” qui suivit, l’U.R.S.S. fit preuve d’une forme de tact afin d’éviter de nouvelles turbulences entre pays frères. Du coup, les Budapestois ont la rancune goguenarde, la statuaire de l’ère soviétique a été regroupée dans un parc prévu à cet effet. Désormais, Vladimir Ilitch harangue non plus le peuple mais les touristes, au milieu d’une belle collection d’allégories ouvrières, d’odes à l’armée rouge, d’élans révolutionnaires et de paysans musculeux aux mâchoires volontaires. Un bel hommage au “Réalisme-Soviétique”, un courant artistique assez peu mis en avant par ailleurs.

(*) “Restaurant” reste stable. Aucun risque, donc, de mourir de faim.


Voir également : “Prague”, “Sighisoara”, “Bulgarie”.